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PETIT LEXIQUE MUSICAL

                          PARTIE 1

par AppleCherryPie

Bonsoir, bonjour, et comme les préambules ne sont fichtrement pas mon fort, plongeons directement dans le potage du vocabulaire musical. Soyez toutefois prévenu.es, cet article n’a pas pour prétention de faire une liste exhaustive – sinon personne ne sortira de la lecture de ce webzine avant des lustres, et ça pourrait devenir franchouillement pénible, pour la rédactrice comme pour les lecteur.rices –, mais cherche à débroussailler quelques termes peut-être encore un peu cabalistiques. Voyons ce premier article comme une espèce de (brève) introduction au monde musical, et aimons-nous (comment ça, ça n’a rien à voir.) les uns les autres.

Les principales familles d’instruments

 

Comme votre professeur de musique au collège ou votre prof de solfège quand vous aviez cinq ans vous l’a appris, il existe trois familles principales d’instruments : les instruments à cordes, les instruments à vent, et les percussions. (Oéééé, elle nous apprend rien la gueuse ! Patience, petit scarabée. J’ai prévenu que ça serait une introduction.)

À l’intérieur des cordes, on retrouve les cordes frottées (je pense que vous n’avez pas besoin d’un dessin pour comprendre), les cordes pincées (là encore, ça devrait aller) et les cordes frappées (n’abusez pas, là non plus y a pas grosse difficulté). Cet article de préambule sera consacré aux cordes frottées.

 

Les cordes frottées sont donc… frottées (qui ne l’avait pas vue venir celle-là ? Quel fun dans cet article, pfiou là là), à l’aide d’un archet, qui est composé d’une baguette de bois et d’une mèche en crins de cheval (si seulement c’était aussi facile, hein ?). C’est la vibration créée par le frottement des crins sur les cordes qui donne le son, amplifié par le corps de l’instrument. Cependant, il est important de noter qu’il est possible de jouer sans l’archet, en pinçant les cordes à la manière de la guitare ou de la harpe, pour obtenir un son beaucoup plus d’accompagnement ; cette technique se nomme le pizzicato (de l’italien, qui signifie « pincé »). Ce procédé est d’ailleurs beaucoup utilisé en orchestre, et est noté sur la partition avec l’abréviation pizz, suivi de Arco ou con Arco, mots indiquant au musicien quand il ou elle doit reprendre son archet, et pouaaaah, quelle magnifique transition pour une illustration de qualité :

 

 

 

 

L’histoire de l’archet est assez incertaine, mais il y a plusieurs hypothèses : il est dit qu’il viendrait d’Inde, et serait arrivé en occident vers le Moyen Âge, puisqu’il n’existe aucune trace de son utilisation dans les régions occidentales avant cette période. Il est cependant aussi possible que l’archet ait été rapporté du temps des croisades (XIe et XIIIe siècle), après la découverte du rebab, instrument à cordes frottées joué dans le monde musulman, ou encore qu’il ait été apporté par les Maures durant la conquête d’Espagne au VIIIe siècle, qui possédaient leur propre version du rebab : le rebec ou rubèbe. Mais alors, quid du monde occidental ? N’y avait-il pas d’archet du tout ? Eh bien, ça serait oublier les instruments bretons, particulièrement le crouth, instrument à cordes frottées visuellement pas très éloigné du violoncelle d’aujourd’hui, mentionné par l’évêque de Poitiers pour la première fois au VIe siècle.

Pour le mot de la fin, toutes ces hypothèses ne sont pas avérées, mais de toute manière pas incompatibles les unes avec les autres.

 

Ne partons pas sans avoir mentionné le très humblement nommé « Stradivarius de l’archet », l’orfèvre François Xavier Tourte, qui a cherché, au XVIIIe siècle, à créer l’archet parfait en expérimentant tout type de crin, de bois, de forme… Pour lui, c’est le type de bois qui déterminerait la qualité de l’archet. Il arrête son étude de l’archet idéal sur le bois de Pernambouc, un état du nord-est brésilien, et sur la forme concave. Tenez-vous bien à votre chaise, même aujourd’hui, cet archet appelé « archet de Tourte » est prisé par les musiciens.

 

Les cordes frottées comprennent, de nos jours, du violon, de l’alto, du violoncelle et de la contrebasse.

  1. Le violon

C’est le plus petit de la famille des cordes frottées, il est composé de quatre cordes, respectivement sol, ré, la et mi, en partant du plus grave au plus aigu. Il se lit en clé de sol.

 

On l’appelle clé de sol parce qu’on se base sur la position du sol pour lire ensuite les notes.

 

Le violon apparaît au XVIe siècle en Italie du nord, et c’est aux luthiers de Crémone qu’on doit leur forme définitive : « Crémone, située dans le Nord de l'Italie, accueillit pendant plusieurs siècles les meilleurs luthiers du monde, dont le célèbre Antonio Stradivari. En effet, c'est lui qui a donné au violon sa forme et ses qualités définitives. En France, Jean-Baptiste Vuillaume s'est imposé au XIXe siècle comme le meilleur luthier de sa génération. Plusieurs écoles perpétuent une lutherie de qualité. Citons en Italie à Crémone, en Allemagne à Mittenwald, en France à Mirecourt. »

Que c’est pratique et formidable ces illustrations pour gagner de la place.

      2. Le violon alto (ou l'alto)

L’alto est légèrement plus gros que le violon, globalement construit comme ce dernier, mais ses cordes sont différentes (sinon quel intérêt d’avoir deux instruments pareils, me direz-vous) : on passe désormais à des cordes, de gauche pour la note grave, à droite pour la note aiguë, à do, sol, ré et la. Il est donc légèrement plus grave que le violon, et se lit aussi bien en clé de sol qu’en clé de do (ou clé d’ut, son ancien nom pourtant encore utilisé aujourd’hui, ça valait bien le coup de lui trouver un nouveau nom).

 

 

La beauté de cette clé. Pareil que pour la clé de sol, on se base sur la position du do pour lire les notes sur la partition

 

Le jeu de l’alto est assez similaire à celui du violon, si ce n’est que son vibrato (la modulation périodique d’un son, pour un effet de vibration) a plus d’ampleur, tout comme l’écart des doigts est plus important que sur le violon. À noter que si l’alto se joue à l’épaule aujourd’hui, il était initialement tenu verticalement entre les genoux comme le violoncelle (mais quelle belle transition, décidément, cet article en regorge).

Alors qu’en clé de sol ça serait un ré et en clé d’ut un do. SU-PER, non ?

     3. Le Violoncelle

Le violoncelle est posé sur le sol grâce à sa pique et tenu entre les jambes pour jouer, et ne diffère pas dans sa construction avec le violon et l’alto à part qu’il est beaucoup plus imposant, et même si ses cordes sont les mêmes que l’alto (à savoir do, sol, ré et la, petits malins qui aviez déjà oublié), il est beaucoup plus grave car se lit principalement en clé de fa (clé du démon), même si on peut lire en clé de sol (beaucoup plus rarement cela dit).

     4. La contrebasse

 

Tout comme le violon, l'alto et le violoncelle, il se joue avec un archet, et à ce propos il y a deux techniques d'archet pour la contrebasse : la technique traditionnelle, sensiblement identique à la technique du violon, et la technique allemande où l'archet est tenu très différemment, la paume de la main étant dirigée vers l’extérieur et non tournée vers l'intérieur comme dans la technique traditionnelle. Les notes des cordes à la contrebasse sont mi, la, ré et sol, en partant du grave. Il arrive parfois que certaines contrebasses possèdent cinq cordes ou bien un rajout sur la corde de mi (corde grave) pour jouer des sons plus graves.

 

 

Bon, c’est bien beau de faire le listing d’instruments que tout le monde connaît, mais d’où que ça vient, ces instruments à cordes frottées ? Principalement de leur ancêtre, la viole de gambe (ou viole, tout simplement). Instrument de la Renaissance un peu désuet aujourd’hui mais toujours pratiqué (oui, oui), la viole de gambe se nomme ainsi parce qu’on la joue tenue entre les jambes. Elle n’a pas quatre cordes comme les autres instruments à cordes frottées mais six, et a des frettes, comme sur les guitares.

Bonsoir, je suis la magnificence et le malaise ne se ressent pas du tout dans mon regard

Comment ça on dirait un violoncelle. Non. Remarquez les frettes qu’on ne retrouve pas sur le violoncelle et la position de la main sur l’archet. NB : les frettes indiquent l’emplacement des notes sur le manche en petits rectangles, comme sur les manches de guitare. C’est beaucoup moins difficile de se repérer sur un manche pourvu de frettes (enfin, de mon avis de flûtiste et pianiste). La viole de gambe connaît son heure de gloire entre 1480 et 1780 environ, et donnera les évolutions que nous connaissons aujourd’hui, avec le violon, l’alto, le violoncelle.

 

 

Pour ceux ou celles qui seraient intéressé.es, il existe un roman centré sur un musicien jouant de la viole de gambe (comme c’est pratique et inattendu !), Tous les matins du monde, de Pascal Quignard.

 

 

Je ne pourrai que vous conseiller de consulter les sites suivants sur l’histoire et les différents types de violes de gambes :

Alors, je sais, vous allez râler « ouiiii, mais c’est pas du tout exhaustif, t’as fait que les cordes frottées », oui. C’est vrai. #teamderniermoment aura eu raison de moi, mais au prochain épisode, je me pencherai sur les autres familles d’instruments pour ensuite commencer la terminologie des différents chants et techniques de voix. Et ça sera trop super.

       

AppleCherryPie
 
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