

STEPHANIE PLUM
par Fiona
Le light policier, avec beaucoup de fun et un peu d’intrigues
Okay okay, The Sound of silence passe en arrière plan, c’est le moment de vous parler de Stéphanie Plum (il dit qu’il voit pas le rapport, c’est normal.)
Les Aventures de Stéphanie Plum, c’est LA série de chick-lit indétrônable de mes jeunes années. Écrite par Janet Evanovich, la saga rassemble plus d’une vingtaine de volumes au total, dont seulement neuf avaient été traduits quand je l’ai découverte à la bibliothèque il y a dix ans de ça. C’était l’été, j’ai passé un mois à me plier en deux toutes les trois pages.
Quelques mois après avoir commencé mon travail en librairie en 2014, j’installais le tome 10 sur table, inédit en France. Je l’ai bien entendu acheté sans attendre... avant de le ranger dans ma bibliothèque « à lire » (non, ce n’est plus une pile) et de l’y oublier pendant un long moment. Entretemps, les volumes 11 à 17 sont sortis, le 16 et le 17 ce mois-ci d’ailleurs, et je les ai presque tous rajoutés à ma collection (parce que je suis une grande malade et une acheteuse compulsive.) L’autre jour, j’ai eu l’infini plaisir de me retrouver coincée dans le train avec plusieurs heures de retard et, heureusement, j’avais emmené mon tome 10 si longtemps attendu : ça m’a permis de prendre les choses avec beaucoup plus de philosophie. Et de bien rigoler.
Bon, voilà, maintenant que je vous en ai dit tout mon amour, je vous souhaite une bonne lecture, salut. Non, plus sérieusement, dans cette série, on va suivre Stéphanie Plum (jusqu’ici tout va bien), jeune femme de 25-30 ans qui travaille dans un magasin de lingerie, se fait virer et rentre chez elle pour trouver son mari affairé sur la table du salon avec son ennemie jurée de l’école primaire. Ambiance. Elle quitte donc le goujat avec son hamster Rex sous le bras pour aller s’installer dans un appart triste et moche et ruminer sur sa vie finie. C’est sans compter sur sa mère qui lui propose de travailler pour son cousin Vinnie dans une agence de cautionnement. Une chose en entraînant une autre, au lieu de faire du classement à l’agence, elle décide de devenir carrément chasseuse de primes. Et c’est là que tout commence.
Parce que Steph, elle n’est pas vraiment du genre badass et casse-cou. Elle est plutôt trouillarde, maladroite et maudite des voitures. Oui, non parce que le running gag de cette série, c’est les voitures qui explosent.
Puisqu’elle devient agent de cautionnement, aka chasseuse de primes, son métier est de remettre la main sur des gens qui doivent passer en procès, dont on a payé la caution pour qu’ils restent hors de prison jusqu’au rendez-vous au tribunal. Si les gens ont loupé la date de comparution, l’agent de cautionnement doit les traîner par la peau des fesses pour fixer une nouvelle date de procès, pour faire simple. Ses cibles vont du dealer qui a oublié de comparaître parce qu’il était trop stone au membre de gang accusé de violences aggravées ou de meurtre en passant par le papy exhibitionniste. Donc un peu d’action en perspective (surtout avec le papy pervers... pas comme ça ! Ce que vous avez les idées mal placées !) et chaque tome en plus de ça amène une intrigue policière à résoudre.
Si vous avez vu le film The Nice Guys avec Ryan Gosling et Russell Crowe, on est un peu sur cet ordre d’idée : beaucoup de WTF avec une intrigue quand même. Sur moi, ça marche très très bien. Je ne me lasse pas de ces voitures qui explosent et de ces aventures complètement improbables. Du coup j’ai repris la lecture, j’ai fini le tome 13 la semaine passée et je me retiens comme une malade de passer au tome 14 parce que j’ai des cartons à faire. C’est dur.

Je vous présentais la série plus tôt comme une saga de chick-lit (littéralement « littérature pour poulette », vous voyez ce que ça veut dire ?) parce qu’effectivement, en plus de ces intrigues rocambolesques et de ces voitures qui explosent (oui, j’insiste), on trouve un triangle amoureux ; le coeur de Stéphanie balance entre deux beaux mâles. Il y a Joe Morelli qu’elle connait depuis ses tendres années, flic à la jeunesse sulfureuse mais rangé des voitures (encore celles-là), aux racines italiennes et au sang chaud, et puis il y a Ranger, chasseur de primes hypra pro, lui, qui roule en Porsche Cayenne, s’habille tout le temps en noir, passe à travers les portes et se drape de silence et de mystère. Il est cool et il est classe. Ils sont tous les deux très chouettes en fait. Et d’un volume à l’autre, moi aussi mon cœur balance entre Joe et Ranger. En fait, je suis pas spécialement de ce genre, mais je vote pour le polyamour et que Steph ait deux mecs. Après tout, pourquoi pas ? Avec le temps, ils finiraient par s’y faire.
J’aime beaucoup les relations qu’elle entretient avec les deux, je trouve que les personnages sont assez épargnés par les clichés. Même si Stéphanie ressort souvent le sang italien de Morelli pour expliquer ses coups de sang et leur disputes assez colorées, Joe n’est pas juste un paquet de muscles machiste qui parle fort avec les mains. Bon, il s’énerve régulièrement parce qu’elle se met souvent en danger et ça le soûle parce qu’il développe un ulcère et que bon, si elle pouvait rester à la maison au calme, ce serait bien. Maaaaiiiiis non, Stéphanie, elle n’est pas comme ça. Elle, quand elle est en danger de mort, elle ne supporte pas qu’un mec lui dise d’attendre à la maison pendant qu’il règle le problème. Du coup elle fiche le camp (par la fenêtre, parfois).
Et de son côté, Ranger a un profil Batman clairement admis, d’ailleurs Stéphanie le vanne souvent là-dessus, il est « dark ». Mais en fait il est dark parce qu’il a la flemme de s’habiller autrement qu’en noir, il est fort comme chasseur de prime parce qu’il a travaillé dans les forces spéciales et il a un certain sens de l’humour... Bon, il a certainement tué des gens, aussi. L’écriture du personnage n’est pas trop excessive dans son côté « mâle alpha » je trouve, il est très respectueux de Stéphanie, ce que j’apprécie pas mal. Bon, il y a clairement quelque chose de très sensuel entre eux, assez animal, il émet des phéromones qui marchent très bien sur Stéphanie, mais tout est toujours consensuel, et même s’il est un peu comme Morelli (bonjour, j’utilise les employés de mon agence de sécurité pour suivre une nana un peu partout pour la protéger) il l’encourage pas mal à faire les choses elle-même, ce qui est encore plus cool. En fait, je crois qu’il comprend rapidement que coincer Stéphanie, c’est le meilleur moyen pour qu’elle se jette direct dans la gueule du loup par pur esprit de contradiction.
Bref, sérieusement, si vous avez envie de passer un bon moment de lecture léger, drôle, avec des intrigues sympa et une romance intéressante (sérieux je vote pour les deux, je serai déçue si elle se marie avec l’un ou l’autre) entre deux bouquins plus prise de tête pour les vacances ou pour la plage (oui, c’est bientôt), je ne peux que vous conseiller cette série beaucoup trop méconnue. J’essaie petit à petit de convertir des gens au culte. La plupart du temps mes clientes reviennent pour lire la suite, alors c’est que je ne dois pas être la seule à être convaincue !
Fiona
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