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Les mythologies amérindiennes

par LorianO

Vous êtes habitués au panthéon ultra précis de la mythologie grecque ? aux histoires de famille compliquées de la mythologie nordique ? aux choses bien ordonnées de la mythologie égyptienne ? Eh bien, avant de plonger dans la mythologie amérindienne, oubliez tout ce que vous pensez savoir.

Ici, pas de panthéon, pas de héros, pas de logique… comme dirait l’autre, ça m’a l’air d’un bordel.

Des mythologies

La première chose à retenir sur la mythologie amérindienne, c’est qu’il n’existe pas une, mais des mythologies. En effet, l’Amérique du Nord est un vaste continent, et ses peuples sont nombreux et différents. Selon si une tribu va être sédentaire où non, si elle va vivre au bord de l’océan ou sur les plaines, selon ses habitudes alimentaires, guerrières, et même son histoire, ses conflits et ses préoccupations, les mythes qu’elle va raconter vont être différents. Chaque tribu va avoir sa propre mythologie et ses propres légendes.

Certes, de l’une à l’autre, en fonction des échanges qu’il y a pu avoir, on peut retrouver certains mythes, certains personnages types, certaines idées, mais, globalement, il est impossible de dégager une mythologie amérindienne unique.

De plus, les mythes amérindiens étant issus d’une tradition orale, ils se sont déformés avec le temps, adaptés ; certains sont même probablement tombés dans l’oubli. De plus, chaque conteur les adaptait selon ses envies, le message qu’il voulait transmettre ou ses préférences. D’une génération à l’autre, d’un clan à l’autre, une même histoire pouvait donc avoir plusieurs variantes.

Un autre élément qui peut expliquer (ou découler) (ou les deux) de la pluralité de ces mythologies est le fait que chaque tribu amérindienne se considère comme le « vrai peuple ». D’ailleurs, dans un certain nombre de langues amérindiennes, le nom d’une tribu veut dire « êtres humains ». Sous-entendu, cette tribu est la vraie bonne tribu, et les autres… ben c’est des prolos, quoi. Chacune a donc ses propres histoires expliquant que c’est eux les meilleurs.

 

 
L'homme comme partie de son monde

 

Le but de la mythologie est d’expliquer le monde dans lequel on vit, comment a-t-il été créé, pourquoi a-t-il été créé ainsi, et qu’est-ce que tout ça veut dire.

Les mythologies amérindiennes partent du principe que l’homme n’est qu’un élément de l’univers, pas plus ni moins important qu’un arbre, ou qu’une montagne, ou qu’un animal. Tous ont leur place dans le monde et leur raison d’être. Cela implique un grand respect de la nature de la part des Amérindiens, puisque tout possède une part de sacré.

Cela explique aussi que, dans les mythes, on trouve facilement des animaux ou des arbres qui se comportent comme des humains et qui sont des protagonistes à part entière. On peut parler, par exemple, de ces femmes qui sont mariées à des ours (ou des serpents) (ou autre). Pas des hommes transformés en ours, ou des ours transformés en homme, non non, des vrais ours. Et ça choque personne. Oklm.

Néanmoins, il n’est pas rare non plus de voir des humains se transformer en animaux, ou en plantes – ou l’inverse – et ce sans qu’il y ait d’explication logique. De manière générale, les règles de la logique et de l’espace temps sont extrêmement distordues : on voit des bébés devenir adultes en quelques mois ou, à l’inverse, des personnages rester les mêmes pendant d’innombrables saisons. Certains franchissent une distance infinie (voire, se rendent dans une autre dimension, ou dans le monde des morts) en à peine quelques jours. Un homme continue à vivre alors qu’il s’est coupé les bras, les jambes et le torse et ne possède plus que sa tête ? Normal. Un bison et un humain qui ont une conversation civilisée ? Tout va parfaitement bien. En cela, la mythologie amérindienne a presque quelque chose du réalisme magique, genre où événements naturels et surnaturels se mêlent dans le plus grand… naturel.

Les mythes pour comprendre le monde

Les mythes amérindiens ont évidemment leurs légendes pour expliquer la création de l’univers, des hommes, pourquoi le soleil et les étoiles, et ce genre de Grandes Questions. Mais les mythes les plus funs sont, à mon sens, ceux qui expliquent des choses beaucoup plus triviales.

D’un côté, il y a les consignes, du type « écoute ta mère » ou « les serpents à sonnettes sont méchants ». Des morales si simples découlent souvent d’une histoire pleine d’aventure, de magie et de tromperie.

Il y a aussi les mythes expliquant des choses de la nature.

 

Par exemple, dans une histoire, une jeune fille est recueillie par une dizaine d’hommes, qui deviennent ses oncles (Claire Bennett vous ici) et jurent de la protéger. Mais un jour, ils doivent partir à la chasse, et ils confient alors la jeune fille à une mésange (les mésanges étaient très grosses à l’époque), qui promet de s’en occuper. Sauf que la jeune fille disparaît ! La mésange pleure alors assez littéralement toutes les larmes de son corps, et c’est depuis ce jour-là que la mésange est petite. Voilà. Morale de l’histoire.

 

Trivial ? Sans intérêt ? Tout ça pour ça ? Écoutez, quand les Amérindiens expliquent le monde qui les entourent, il le font jusqu’au bout.

Certains mythes touchent aussi des sujets plus sérieux de la nature qui les entoure, comme la raison de la présence de montagnes, ou d’une rivière. Souvent, les lieux évoqués dans ces légendes sont considérés comme particulièrement sacrés, le mythe explique d’ailleurs pourquoi, et sont les lieux de rituels.

De manière générale, les mythes amérindiens sont un manuel de vie : comment se comporter en société, quels plantes et animaux éviter, comment se repérer dans sa zone géographique, et comment traiter la nature et les autres êtres, humains, animaux ou végétaux, avec respect.

Personnages types

En dépit de la multiplicité des mythes amérindiens et de leur diversité, certains se recoupent, ou utilisent les mêmes symboles et personnages sur toute l’étendue du continent.

Déjà, même si la mythologie amérindienne n’a pas de divinité à proprement parler, le concept du Grand Esprit, Wakan Tanka (qui se traduit plutôt par « Grand Mystère », en vrai), un être suprême créateur qui va être à l’origine de toute chose mais déléguer énormément de tâches, revient régulièrement.

On retrouve également assez souvent la figure du décepteur, celui qui ruse, qui manipule pour arriver à ses fins. Il peut être humain ou animal, mais deux de ses représentations les plus courantes sont le Corbeau et le Coyote, qui ont d’ailleurs tendance à se chamailler.

Ils sont d’ailleurs un exemple de la thématique de la dualité, qui est assez récurrente, non pas dans une séparation dichotomique entre le bien et le mal, mais plutôt pour présenter deux forces opposées qui s’équilibrent et qui ont besoin l’une de l’autre pour vivre (le jour et la nuit, les hommes et les femmes, etc.).

En résumé, les mythologies amérindiennes sont très nombreuses, trop pour être vraiment expliquées par des exemples et des noms précis, mais reposent sur un principe commun de proximité avec la nature et d’explication de leur monde, que ce soit au niveau spirituel ou trivial.

LorianO
 
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