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Dans ma folle jeunesse, du temps jadis où j’étais si svelte et insouciante et sans un seul cheveu blanc (je vous vois, petits bâtards), j’écrivais un peu comme je voulais, avec une mise en page à la va-comme-j’te-pousse qui dépendait de mon humeur du jour.

Et puis j’ai grandi, fait des études, appris les joies de la mise en page, commencé à travailler dans l’édition et réalisé des maquettes de romans.

Maintenant, je ne supporte plus les mises en page à la va-comme-j’te-pousse (les jeunes ne respectent vraiment plus rien) et, au lieu de rager dans mon coin, j’ai décidé de vous donner quelques règles de base.

 

NB : Cet article regroupe à la fois des règles de mise en page de base, qui vous seront utiles sur votre traitement de texte, mais comporte également une partie destinée aux auteurs indépendants qui passeraient par là, avec quelques conseils pour s’occuper de la maquette de leur livre.

 

Prêts ? Go !

Mettre en page son roman

par Tiphs

I - Les bases de la mise en page

 

  • On met un alinéa à chaque début de paragraphe.

 

  • On ne saute pas de ligne entre les dialogues et la narration, ni entre les paragraphes. Les sauts de ligne ne se font que lorsqu’on change de chapitre ou dans des cas précis : en général, sauter une ligne entre deux paragraphes marque une cassure dans la narration, une ellipse par exemple.

 

  • On change obligatoirement de page pour commencer un nouveau chapitre.

 

  • N’oubliez pas de justifier votre texte à droite et à gauche. C’est-à-dire aligner le texte à gauche et à droite, pour qu’il forme un bloc rectangulaire.

 

  • On laisse des marges sur les côtés, même si, souvent, votre traitement de texte s’en charge automatiquement.

 

  • Les tirets de dialogue sont des tirets cadratins — comme ça, et non des tirets - comme ça qui, eux, sont utilisés pour les mots composés, ou pour les listes. Le tiret demi cadratin – lui – est une ponctuation à mi-chemin entre les parenthèses et le point-virgule.

 

  • Pas de fantaisie de mise en page non plus : les dialogues ne seront pas en gras ou en italique, ces graisses de caractère étant réservées à des cas précis. Par exemple, l’italique est utilisée en typographie pour les titres des livres, les mots étrangers insérés dans le texte ou, plus par effet de style, les pensées d’un personnage, les flash-back et autres.

 

  • N’oubliez pas de numéroter vos pages.

 
II - Réussir la maquette de son livre

 

Côté typo

 

  • Gardez toujours une police d’écriture simple. Times, Arial, Helvetica, (PITIÉ, PAS DE COMIC SANS MS). Le but c’est que le manuscrit soit lisible, alors épargnez à vos lecteurs les typos fantaisistes, même si vous les trouvez jolies. Gardez-les plutôt pour les titres. Si vous maîtrisez votre logiciel, incorporez systématiquement les polices lors de l’exportation du PDF afin d’éviter des soucis à l’impression.

Il m’est arrivé, lors de mes études, de voir des maquettes sortir avec des lettres manquantes et des rectangles de couleur qui n’étaient pas sur le PDF à cause de données non prises en charge par l’imprimeur. Du coup, petit conseil : demandez systématiquement à vérifier le BAT de votre livre avant de lancer un tirage de plusieurs centaines d’exemplaires.

 

  • Faites attention à la taille de la police. Ce qui vous paraît petit sur écran peut s’avérer très gros une fois imprimé, donc n’hésitez jamais à faire des tests en imprimant une page avec la même police en différentes tailles.

Généralement, j’utilise du corps 11 quand je réalise mes maquettes, mais selon le public visé par votre roman, cette taille peut varier. En jeunesse, notamment, on aime utiliser du corps 12, voire du 13 ou 14.

 

  • Vérifiez attentivement vos espaces insécables : ce sont des espaces que l’on insère entre certains caractères pour éviter qu’ils soient séparés par un retour à la ligne. Points d’interrogation, d’exclamation, guillemets, deux points… Il n’y a rien de plus laid qu’un point d’exclamation éjecté tout seul à la ligne suivante.

 

  • La césure : c’est bien d’en avoir, mais les règles typographiques veulent qu’il n’y ait pas plus de trois césures à la suite. Sinon bah, c’est pas joli. N’hésitez pas à jouer légèrement sur l’interlettrage pour rectifier ce souci si besoin.

 

  • Les veuves et les orphelins : il s’agit de mots ou de lignes isolés. La veuve désigne la dernière ligne d’un paragraphe laissée toute seule en haut d’une page. L’orphelin quant à lui désigne le dernier mot d’une phrase tout seul sur sa ligne. Ça non plus, c’est pas beau, en plus de risquer de vous faire perdre plusieurs pages s’ils se répètent. Pour vous en débarrasser, allez dans le menu « Format/Paragraphe », choisissez « Enchaînements » et cochez « Éviter veuves et orphelins ».

 

  • L’interligne : par défaut, on travaille en interligne 1, cependant si vous voulez tenter l’édition, prenez garde aux demandes des éditeurs sur ce point ! Certains exigent un interligne 1,5, d’autres 2, voire 2,5 et ce, afin de pouvoir glisser des annotations à la main.

 

 

Côté mise en page
  • Les pages blanches ne sont jamais numérotées, tout comme la dernière page d’un chapitre.

 

  • Les chapitres commencent obligatoirement sur les pages impaires. Les romans dérogeant à cette règle ont été mis en page, au choix, par des ignorants, des radins ou des punks.

 

  • De même pour tout ce qui est page de titre, remerciements, table des matières… tout ça débute sur une page impaire. Sauf si vous êtes ignorant, radin ou punk, donc (ou si vous avez besoin de gagner une page pour arriver à un multiple de 4)(cf plus bas).

 

  • Un truc tout bête mais sur lequel il est facile de se tromper : la page 1… est la première page du livre – et non du texte. En comptant les pages de titre, de dédicace, les éventuelles cartes et autres citations, votre chapitre 1 commencera logiquement en page 3, 5 ou 7… mais jamais, jamais en page 1.

 

  • L’épineux problème des marges : ni trop, ni trop peu. Les grandes marges sont généralement réservées aux beaux livres. Si vous abusez sur leur taille, non seulement vous allez considérablement augmenter le nombre de pages de votre livre (et il coûtera plus cher à produire) mais, en plus, ça ne fera pas spécialement joli une fois imprimé.

Le plus simple reste encore de prendre quelques bouquins de votre bibliothèque et de mesurer chaque marge – supérieure, inférieure, extérieure. Pour la marge intérieure, on ajoute 2mm par rapport à l’extérieure afin de compenser la reliure.

 

  • Le nombre de pages de votre livre doit dans la plupart des cas être divisible par 4. Spécificité technique des imprimeurs.

 

Mentions légales

 

À l’intérieur de votre livre doivent obligatoirement figurer :

  1. Le numéro ISBN de votre livre

  2. Son titre (sans blague)

  3. La date du dépôt légal

  4. Les noms des personnes ayant pris part à l’élaboration du livre : auteur, correcteur, maquettiste, illustrateur… (certaines maisons d’édition possédant un studio graphique intégré, elles regroupent plusieurs de ces fonctions sous le seul nom de la maison. Néanmoins, dans le cas de l’auto-édition, tous ces noms doivent bien apparaître.)

  5. L’achevé d’imprimé, qui sera ajouté directement par votre imprimeur sur la dernière page du livre.

 

Vous pouvez bien sûr y ajouter d’autres éléments, comme l’adresse de votre site internet, etc.

Sur la couverture, maintenant, doivent obligatoirement figurer :

       Sur la première de couverture : le titre du roman, le nom de l’auteur et le logo de la maison d’édition si vous en avez une.

       Sur la quatrième de couverture :

  1. Le résumé

  2. Le numéro ISBN ainsi que le code barre (qui se génère à partir de l’ISBN sur un site comme celui-là)

  3. Le prix (obligatoire en vertu de la loi Lang de 1981 qui impose un prix unique des livres en France)

  4. Le nom de l’illustrateur de la couverture (obligatoire en vertu de la loi sur la propriété intellectuelle)

 

 

Et normalement, j’ai fait le tour !

Tiphs
 
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Sources
Cet auteur a aussi rédigé
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