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La belle sauvage 

par Lyra C.

Il y a de cela quelques mois est sorti le premier tome de la nouvelle trilogie Le Livre de la Poussière, de Philip Pullman : La Belle Sauvage. L’occasion de replonger dans l’univers mirifique d’À la croisée des mondes, dont le premier tome a été publié en 1995 et le troisième en 2000. Il y a un petit moment, donc. Bien évidemment, je me suis précipitée en librairie pour l’acheter. Oui, même si c’était pendant le NaNo.

Mais À la croisée des mondes, quésaco ? Pour ceux qui n’en auraient jamais entendu parler, il s’agit d’une trilogie de fantasy centrée sur les aventures de Lyra Belacqua, une jeune fille de onze ans qui vit dans un monde qui présente quelques similarités avec le nôtre, tout en ayant quand même une différence majeure. Dans son univers, chaque être humain possède un dæmon : une représentation de son âme sous forme animale. Cependant, alors que ceux des enfants peuvent changer d’apparence à leur guise, la forme de ceux des adultes reste toujours la même. Personne ne comprend vraiment pourquoi, mais ceux qui se sont penchés sur la question s’accordent à dire que ça a quelque chose à voir avec la Poussière. Non, pas cette poussière, la Poussière, avec un « p » majuscule ! Quand son meilleur ami, Roger, disparaît, elle va se lancer à sa recherche et faire la découverte de plusieurs personnages hauts en couleurs, qui vont la conduire à la frontière d’un autre monde.

Tiens, la Poussière ? Comme dans… Le Livre de la Poussière ! (Je vois que vous suivez bien, merci, j’apprécie beaucoup.) La Belle Sauvage est un préquel, qui se déroule lorsque Lyra est bébé, et se centre sur Malcolm (qui a aussi onze ans, onze est un beau chiffre, que voulez-vous !). Il vit à l’auberge de la Truite avec ses parents, qui en sont les gérants. L’auberge reçoit de nombreux visiteurs, qui se montrent très intéressés par le bébé qui vit dans le prieuré d’à côté. Ce nourrisson, c’est Lyra. Tout cela serait bien beau sans ces pluies diluviennes qui se déversent soudainement sur la Tamise, causant une inondation. Et ce serait encore plus beau si de mystérieuses personnes ne cherchaient à s’emparer de Lyra ! Pour la sauver, Malcolm et Alice, une adolescente qui travaille à la Truite, doivent s’enfuir avec elle à bord du canoë du garçon, La Belle Sauvage.

 

En tant que fan de la série originelle, c’est avec un grand plaisir que je me suis replongée dans cet univers, avec autant de facilité que si je ne l’avais jamais quitté. Je ne me suis pas sentie déçue par cette suite, mais je n’avais pas mis trop d’espoirs dans ce nouvel opus, ne sachant pas tellement à quoi m’attendre. Il ne faut pas partir avec l’idée qu’il y aura autant de rebondissements que dans À la croisée des mondes, parce que ce n’est pas le cas. La Belle Sauvage ne fait pas mieux que la trilogie qu’elle précède, et de toute façon, je ne pense pas que ce soit le but recherché par l’auteur.

Son but, dans ce cas-là ? Approfondir l’univers. Philip Pullman y parvient particulièrement bien. L’intrigue se déroule dans le monde de Lyra, le monde dans lequel on passe le plus de temps dans À la croisée des mondes. On pourrait se dire qu’on a tout découvert, mais ce n’est pas du tout le cas. D’une certaine manière, l’importance de l’intrigue dans la trilogie originelle fait qu’il y a encore des grandes parties de l’univers qui n’ont pas, ou peu, été exploitées. Dans ce premier tome, on en apprend davantage sur les rouages de ce monde, et sur le Magisterium, l’autorité religieuse qui le régit. De nouvelles informations sur la Poussière – et de nouvelles interrogations aussi, parce que sinon ce n’est pas drôle – nous sont divulguées.

Mais ce que j’ai préféré, ce sont les dæmons. J’ai bon espoir que l’on en apprenne encore plus sur eux dans le prochain tome. Il y a plein de questions que je me suis toujours posées, comme par exemple, si les dæmons apparaissent lorsque l’être humain nait ou si ce sont vraiment les dæmons des parents qui lui donnent naissance. Tout au long du roman, il y a eu tout un tas d’interactions entre dæmons et humains que j’ai trouvé merveilleuses. J’ai surtout adoré voir les rapports entre Lyra et Pan, qui gazouillaient tous les deux.

Parlons un peu des personnages. Le roman présente une palette constituée presque uniquement de nouveaux personnages, même si, à de très rares occasions, on retrouve les anciens avec plaisir. Un plaisir qui se manifeste par des réactions tout à fait saines et contrôlées, telles que : « OH MON DIEU OH MON DIEU MAIS C’EST… » (tout à fait saines et contrôlées, je vous dis).

Malcolm est un personnage auquel il est impossible de ne pas s’attacher. Comparé à Lyra, si charismatique et si téméraire, ou à Will, si ingénieux, il peut paraître un peu fade, un peu effacé, mais il reste quelqu’un que j’ai beaucoup apprécié. Encore une fois, l’auteur considère les enfants non pas comme des adultes en formation mais comme des personnes tout à fait capables de comprendre. Malcolm est très curieux, encore plus que Lyra, et il a toujours soif de connaissances. C’est ce que j’ai bien aimé chez lui. Il voit passer de nombreux voyageurs à la Truite, et récolte toutes les informations qu’ils pourraient lui transmettre, s’il s’agit d’Érudits, par exemple. De plus, il est vraiment serviable et ne paraît pas capable de la moindre méchanceté.

Pour ce qui est des autres personnages, comme pour Malcolm, j’ai trouvé qu’ils n’avaient pas le même éclat que ceux d’À la croisée des mondes. Ça ne m’a pas empêchée de m’attacher à certains d’entre eux, mais pas avec autant de force. Alors que dans À la croisée des mondes, chaque personnage, même le plus secondaire, avait son importance, j’ai eu l’impression ici que certains ne servaient qu’à meubler l’espace. Cependant, j’ai beaucoup aimé Hannah Relf, une Érudite qui va au fur et à mesure se lier d’amitié avec Malcolm. Quant à Alice, j’ai été étonnée qu’elle prenne de l’importance aussi tard dans l’intrigue. Vu la manière dont l’histoire était présentée, je pensais qu’elle serait là tout du long, alors qu’elle est finalement totalement absente de la première partie. Je l’ai également appréciée malgré ses airs revêches. C’est un personnage fort qui ne se laisse pas marcher sur les pieds.

Il y a également une autre personne assez importante, dont le dæmon, terrifiant, rappelle l’effroyable singe doré de Mme Coulter.

 

J’ai eu un plaisir infini à me retrouver emportée par la plume de Philip Pullman, encore une fois. Bref, La Belle Sauvage, c’est un retour à un univers mirifique (je me répète à peine), c’est beau, c’est magique, c’est plein de paillettes Poussière, alors si vous avez aimé À la croisée des mondes, n’hésitez pas. Et si vous n’avez pas lu À la croisée des mondes, il n’est jamais trop tard pour s’y mettre !

 

Lyra C.

Sources
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