

Mettons-nous d’accord tout de suite : il est im-pos-sible de présenter tous les bons livres de young adult sortis ces dernières années dans un seul article – c’est un blog qu’il faudrait. La popularité du genre a explosé et les rayons des libraires croulent sous des centaines de séries toutes plus chouettes les unes que les autres.
Les sagas présentées dans cet article ont donc été choisies sur un critère totalement impartial et objectif : mes goûts personnels. La sélection a été rude, car le young adult est mon genre chouchou, mais j’ai essayé de me cantonner à mes huit séries préférées.
Les sagas young adult
incontournables de ces dernières
années
par Tiphs
Rebelle du désert - Alwyn Hamilton (PKJ)
Nombre de tomes : 3
De quoi ça parle ?
De désert et de rébellion (sans blague), de djinns et de féminisme.
On y suit Amani, une jeune femme orpheline placée sous la tutelle de son oncle, qui rêve de quitter son patelin pourri et paumé au fin fond du désert. Ici règne un patriarcat total où les femmes n’ont pas franchement leur mot à dire, où les légendes orientales côtoient la réalité d’une cité isolée en plein désert. Amani veut partir, s’affranchir et c’est en la personne de Jin qu’elle trouvera une échappatoire.
Ce qu’elle ne sait pas, c’est qu’elle se retrouvera mêlée malgré elle à la rébellion et que ce qui n’étaient que des légendes prendront vie de la plus inattendue des manières.
Pourquoi la lire ?
Pour le féminisme, évidemment, mais aussi pour la richesse de l’univers et toutes ces délicieuses légendes orientales revisitées par l’autrice. Et parce que le dernier tome va vous embarquer dans l’un des plus gros ascenseurs émotionnels de tout le YA actuel.
Les Sœurs Carmines - Ariel Holzl (Naos)
Nombre de tomes : 3
De quoi ça parle ?
Merryvère Carmine est une monte-en-l'air, un oiseau de nuit qui court les toits et cambriole les manoirs pour gagner sa vie. Avec ses sœurs, Tristabelle et Dolorine, la jeune fille tente de survivre à Grisaille, une sinistre cité gothique où les mœurs sont plus que douteuses. On s'y trucide allègrement, surtout à l'heure du thé, et huit familles d'aristocrates aux dons surnaturels conspirent pour le trône.
Après un vol désastreux, voilà que Merry se retrouve mêlée à l'un de ces complots ! Désormais traquées, les Carmines vont devoir redoubler d'efforts pour échapper aux nécromants, vampires, savants fous et autres assassins qui hantent les rues...
Pourquoi la lire ?
Pour l’univers hyper original et l’humour à se taper le cul par terre. Pour l’écriture de l’auteur qui vous transportera par sa finesse et la beauté de ses métaphores. Et parce que les personnages sont, genre, hyper attachants.
Et pour conclure, parce qu’il s’agit d’un auteur français publié par une maison d’édition indé de qualité, et que ça change, au milieu de toutes les sagas anglo-saxonnes.
Une braise sous la cendre - Sabaa Tahir (PKJ)
Nombre de tomes sortis : 3
Nombre de tomes prévus : 4
De quoi ça parle ?
Laia est une esclave.
Elias est un soldat.
Aucun d'entre eux n'est libre.
Sous l'Empire Martial, la défiance est synonyme de mort. Ceux qui ne dédient pas leur sang et leur corps à l'Empereur risquent l'exécution des personnes qu'ils aiment et la destruction de tout ce qui leur est cher.
C'est dans ce monde brutal, inspiré de la Rome ancienne, que Laia vit avec ses grands-parents et son frère aîné. Sa famille survit comme elle peut dans les allées sombres et pauvres de l'Empire. Ils ne défient pas l'Empire. Ils ont vu ce qui arrive à ceux qui osent le faire.
Mais quand le frère de Laia est arrêté pour trahison, Laia doit prendre une décision. En échange d'aider les rebelles qui ont promis de secourir son frère, elle doit risquer sa propre vie pour jouer les espionnes à l'intérieur même de la plus grande académie militaire de l'Empire.
Là-bas, Laia rencontre Elias, le soldat le plus doué de l'école – et, secrètement, le plus réticent. Elias ne veut qu'une chose : se libérer de la tyrannie qu'il se doit d'appliquer par sa formation. Lui et Laia réalisent rapidement que leurs destinées sont étroitement liées, et que leurs choix pourraient bien changer le sort même de l'Empire.
Pourquoi la lire ?
Pour les mêmes raisons que Rebelle du Désert, avec quelque chose de plus. Une braise sous la cendre est un récit féministe mêlant rébellion et légendes orientales, mais à un niveau un peu supérieur à Rebelle du Désert, selon moi. Plus adulte, plus sombre, les personnages y sont plus nuancés et nous apprennent que la force existe sous de nombreuses formes.
Pour la multitude d’intrigues qui s’entremêlent avec brio, et pour la diversité des thèmes traités.
Pour souffrir, parce que l’autrice est terriblement cruelle avec ses personnages et qu’on aime ça. Ne prétendez pas le contraire.
Six of Crows - Leigh Bardugo (Milan)
Nombre de tomes : 2
De quoi ça parle ?
Ketterdam, plaque tournante du commerce international où tout peut être acheté si on y met le prix – personne ne sait ça mieux que le criminel prodige Kaz Brekker. Kaz se voit offrir une chance à un cambriolage mortel qui pourrait le rendre riche au-delà de ses rêves les plus fous. Mais il ne peut y arriver seul...
Un condamné ayant soif de vengeance.
Un tireur d'élite accro aux jeux d'argent.
Un fugitif au passé privilégié.
Un espion appelé le Spectre.
Un Heartrender utilisant sa magie pour survivre dans le bidonville.
Un voleur avec un don pour les évasions les plus improbables.
L'équipe de Kaz est la seule qui pourrait faire obstacle entre le monde et sa destruction, s'ils ne s'entretuent pas avant.
Pourquoi la lire ?
La grande force de cette duologie à mes yeux n’est pas tant l’univers ou l’intrigue (qui sont bien, hein, me faites pas dire le contraire), mais bien les personnages. Tous issus de milieux différents, tous avec leur propre histoire et leurs propres buts, quitte à mettre des bâtons dans les roues des autres. Bien qu’ils aient tous dans les 17 ans, comme le veulent les codes du young adult, ils sont écrits avec intelligence et sont, de fait, très matures et ça fait plaisir de voir des personnages qui ne font pas n’importe quoi juste sous prétexte qu’ils sont jeunes et fougueux.
Ah, et aussi parce que Netflix vient d’annoncer qu’il allait adapter tout le Grishaverse (l’univers sont est issu SoC et un bon nombre de romans de Leigh Bardugo) en série.
Shades of Magic - V.E. Schwab (Lumen)
Nombre de tomes : 3
De quoi ça parle ?
Kell est le dernier des magiciens de sang, des sorciers capables de voyager d'un monde à l'autre. Des mondes, il y en a quatre, dont Londres est, à chaque fois, le cœur et l'âme. Le nôtre est gris, sans magie d'aucune sorte. Celui de Kell, rouge – on y respire le merveilleux à chaque bouffée d'air. Le troisième est blanc : là, les sortilèges se font si rares qu'on s'y tranche la gorge pour une simple incantation. Le dernier est noir, noir comme la mort qui l'a envahi quand la magie a dévoré tout ce qui s'y trouvait, obligeant les trois autres à couper tout lien avec lui.
Depuis cette contagion, il est interdit de transporter le moindre objet entre les univers. C'est malgré tout ce que Kell va prendre le risque de faire, histoire de défier la famille royale qui l'a pourtant adopté comme son fils, à commencer par le prince Rhy, son frère, pour qui il donnerait par ailleurs sa vie sans hésiter. Mais, à force de jouer avec le feu, il finit par commettre l'irréparable : il emporte jusque dans le Londres gris une pierre noire comme la nuit, qu'une jeune fille du nom de Lila décide, sur un coup de tête, de lui subtiliser. Pour elle comme pour lui – pour leurs deux mondes, à vrai dire – le compte à rebours est lancé.
Pourquoi la lire ?
Pour ses personnages incroyables. V.E. Schwab a le don de sortir des sentiers battus et nous livre un éventail de personnages tous plus attachants et travaillés les uns que les autres. Mention spéciale pour Lila la psychopathe, et pour Kell, qui sort des carcans du héros virilement viril et est l’un de mes book boyfriends préféré. Kell est sensible, humain, NORMAL, et ça fait du bien de voir le virilisme relégué au placard.
Par contre, si vous le pouvez, lisez-le en VO, parce que la traduction est POURRIE.
Un palais d’épines et de roses - Sarah J.Maas (La Martinière Jeunesse)
Nombre de tomes : 3
(une novella est récemment sortie pour faire la transition vers une nouvelle trilogie dans le même univers centrée sur les personnages secondaires)
De quoi ça parle ?
En chassant dans les bois enneigés, Feyre voulait seulement nourrir sa famille. Mais elle a commis l'irréparable en tuant un Fae, et la voici emmenée de force à Prythian, royaume des immortels.
Là-bas, pourtant, sa prison est un palais magnifique et son geôlier n'a rien d'un monstre. Tamlin, un Grand Seigneur Fae, la traite comme une princesse.
Et quel est ce mal qui ronge le royaume et risque de s'étendre à celui des mortels ?
À l'évidence, Feyre n'est pas une simple prisonnière. Mais comment une jeune humaine d'origine aussi modeste pourrait-elle venir en aide à de si puissants seigneurs ?
Sa liberté, en tout cas, semble être à ce prix.
Pourquoi la lire ?
Déjà, parce que c’est très bien écrit, et bien traduit.
Parce que l’autrice excelle quand il s’agit de transmettre les émotions, et prend son temps pour développer des personnages riches et terriblement attachants – je dirais même incroyables. Chacun possède sa propre histoire, ses forces, ses faiblesses et sa part d’ombre. Et tous nous réservent des surprises, en bien comme en mal. Sans rire, leur évolution au fil des tomes est incroyable, mais je ne peux malheureusement pas m’étendre davantage sans spoiler.
Parce que c’est mignon, feel-good, féministe et plein de belles valeurs développées tout au long de la saga. Même si, tout à fait entre nous, le tome 1 est en dessous des autres, notamment à cause de sa première partie, qui s’apparente à une réécriture de La Belle et la Bête et n’a pas grand chose à voir avec l’ambiance de la suite.
Selon certains sites de lecture, la série est classée new adult à cause des scènes de sexe explicites dans les tomes 2 et 3, mais vous la trouverez quand même au rayon young adult de tous les libraires.
Moi, Simon, 16 ans, Homo Sapiens – Becky Albertalli (Hachette Jeunesse)
De quoi ça parle ?
Simon Spier, 16 ans, est gay. Personne n’est au courant. Les seuls moments où il est vraiment lui-même, c’est bien à l’abri derrière l’écran de son ordinateur.
C’est sur un blog qu’il a « rencontré » Blue. Il ne sait pas grand-chose de lui. Simplement :
1/ Ils fréquentent le même lycée.
2/ Blue est irrésistible.
3/ Il l’apprécie énormément.
(Pour être tout à fait honnête, Simon commence même à être un peu accro.)
Simon commet alors une erreur monumentale : il oublie de fermer sa session sur l’ordi du lycée. Résultat ? Martin, un de ses camarades de classe, sait désormais que Simon est gay. Soit Simon lui arrange un coup avec sa meilleure amie, soit Martin révèle son secret à la terre entière.
Problème réglé ? Pas si sûr…
Pourquoi la lire ?
Mais parce qu’ENFIN un roman YA ayant l’homosexualité comme sujet central et qui ne le prend pas sur un ton dramatique ! Même si on y aborde évidemment des sujets sérieux et importants, l’ensemble du bouquin est écrit avec une douceur qui m’a, personnellement, fait fondre du début à la fin. Simon est attachant, maladroit, drôle, ce qu’il traverse n’est pas évident mais il réussit toujours à s’en sortir, seul ou grâce à l’aide de ses amis et/ou sa famille. C’est le genre de roman que tout le monde devrait lire, pour en finir avec (ou moins repousser un peu) l’homophobie. Parce que, sans rire, comment ne pas aimer Simon et compatir ?
Warcross - Marie Lu (PKJ)
Nombre de tomes : 2
De quoi ça parle ?
La vie est dure pour Emika, 18 ans, criblée de dettes, et qui survit comme chasseuse de primes dans les entrailles de Manhattan. Aussi, bien décidée à fuir cette réalité, la jeune femme chausse ses lunettes connectées et plonge dans l'univers fantastique du jeu en réseau le plus incroyable jamais inventé : Warcross. Mais quand elle pirate la finale du grand tournoi de l'année, elle est repérée par l'intriguant créateur du jeu : Hideo Tanaka, un jeune et beau génie dont les fans se comptent par millions. Emika sent pourtant que les intentions d'Hideo dépassent le cadre de Warcross et pourraient bien faire vaciller la frontière fragile entre réel et virtuel...
Pourquoi la lire ?
Pour son originalité : la réalité virtuelle commence à prendre pas mal d’ampleur au cinéma et dans les séries, mais les romans YA sur ce thème ne sont pas franchement légion. Dans Warcross, elle a tout envahi, au point que chaque personne vit avec son propre monde superposé à la réalité, via ses lunettes connectées.
L’héroïne est asiatique ! Et si je le note, c’est parce que côté représentation, les personnages principaux de couleur sont encore rares, mais les personnages asiatiques encore plus. Ah, et elle est monstrueusement swag, aussi. Je ne dirais pas qu’elle est badass, parce que ça impliquerait qu’elle n’ait peur de rien, et c’est faux. Mais swag, oui. Stylée, intelligente et débrouillarde, elle change des héroïnes du genre et redore l’image des intellos, trop souvent laissés de côté.
Pour l’écriture ! C’est d’un dynamisme, mazette, j’adore.
Parmi les sagas que je n’ai pas présentées, on peut citer Ellana, Phobos, La Passe-miroir, (présenté par Laure dans le webzine HS #3 :), Divergente, Hunger Games, Les Chroniques Lunaires, Le Secret de Lomé… qui sont autant de très bonnes sagas young adult, bien que n’étant pas forcément récentes.
Et si vous voulez pousser plus loin, voici quelques blogs très actifs qui vous permettront de poursuivre le voyage dans ce genre fabuleux :

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