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quelques idiotismes culinaires

par ielenna

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« Mettre les pieds dans le plat », « grandir comme une asperge », ou encore « se faire du blé », dans le jargon. Qui n’a jamais entendu l’une de ces expressions – ou idiotismes dans le langage plus pointu – dans la bouche d’un interlocuteur ? Dans le pays de la haute gastronomie, la cuisine a même envahi notre vocabulaire (bien que nous puissions en dire de même de nos amis britanniques, qui ne sont pas mal, eux non plus, dans leur genre !)

Aujourd’hui, je vais vous proposer quelques distinctions et pistes de réflexion, somme toute assez sommaires, plutôt que d’étaler une liste que vous pourriez facilement trouver sur internet. Voici pour toi, public, la crème des idiotismes culinaires (tiens, en voilà un, d’ailleurs).

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Les insultes et autres quolibets

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Je vais commencer par là, car ce sont les plus faciles. Ils se résument souvent en un mot. Comment qualifier quelqu’un qui manque d’intellect ? De vivacité ? La gamme est très large.

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« Andouille » rime avec « nouille ». « Quiche » ressemble à « cornichon ». Les plus épais d’entre nous se feront traiter de « gros lard », les moins actifs de « légumes ». Et les enfants se plaisent à comparer leurs petits camarades avec des « patates » ou des « bananes » ! « Truffe », « boudin », « morue », « thon », « courge », « tronche de cake »… tout y passe. Je ne sais pas ce qu’a mérité la nourriture pour qu’on l’associe à des termes aussi péjoratifs…

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Mais du coup, imaginez les incompréhensions qui pourraient survenir dans une histoire où deux personnages ne seraient pas issus de la même culture. Être traité de quiche pourrait être bien interprété si la personne en face se réfère à un… euh… ton doré, par exemple ?

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Pourquoi ne pas également imaginer un monde de fantasy ou une culture inventée dans laquelle certains ingrédients en particulier sont sources d’insultes. Les français l’ont fait, pourquoi pas d’autres ?

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Dire des choses salaces ou l'art des metaphores
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La cuisine s’exporte également dans des domaines plus triviaux. Que celui qui n’a jamais clamé haut et fort qu’il allait « démouler un cake » lève la main !

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Pour parler de ces choses-là devant un public non averti, nos ancêtres ont trouvé l’astucieux stratagème d’y mêler la nourriture (qui n’a toujours rien demandé à personne, la pauvre…). Certaines expressions désignent certaines parties anatomiques : « moule », « abricot » du côté féminin, « raisins de Corinthe », « prunes », « salsifis », « asperge » du côté masculin (surtout dans l’expression « aller aux asperges »…). Les « miches » et « oignon » également, en unisexe. D’un autre côté, l’action. Restant du côté de l’érotisme, on retrouve « tremper son biscuit » (ou sa nouille, mais c’est pas méga flatteur, avouons-le. ENFIN.), « passer à la casserole » voire « glisser la quenelle », expression récemment repassée à la mode.

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D’ailleurs, chez Génération Écriture, les scènes grivoises répondent au doux nom de « brioche ». Là encore, il faudra qu’on m’explique comment la cuisine s’est immiscée jusque-là !

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Mais pourquoi ne pas en imaginer d’autres pour vos récits, afin qu’ils restent « tout public » ?

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petit panel des meilleures expressions

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J’ai choisi pour vous une dizaine d’expressions méconnues, mais si géniales !

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  • « Ne pas avoir inventé la machine à cintrer les bananes », qui est une variante de la personne « qui n’a pas inventé le fil à couper le beurre » !

  • « Faire de la bouillie pour les chats » : avoir fait un travail inutile, qui ne servira finalement à rien.

  • « Se taper du concombre » : se payer d'illusions.

  • « Être bourré comme un coing » : car les habitudes alcooliques des coings sont bien connues, n’est-ce pas.

  • « Faire la tranche de jambon » : se situer au milieu dans une relation à trois.

  • « On ne rase pas un œuf » : ça signifie qu’on ne peut rien tirer d’une personne qui n’a rien.

  • « Changer l’eau des olives » : c’est de la même famille que « démouler un cake ». Je vous laisse deviner.

  • « Tremper son pain de larmes » : être désespéré. C’est bien connu : quand tu as plus de mouchoir, prends du pain, ça fera l’affaire.

  • « Être épais comme un sandwich SNCF » : merci Renaud pour cette expression qui nous permet de dire qu’on est maigrichon.

  • « Avoir une écrevisse dans le vol-au-vent » : être un peu dérangé, être timbré. J’avoue que je ne comprends pas le principe, mais je trouve l’image amusante.

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inventer ses propres expressions
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Ne pas se cantonner à ce qui existe déjà : un adage que devraient suivre beaucoup d’auteurs ! Et il en va de même pour les expressions. La langue évolue, le partage est à portée de tous grâce à internet. Chaque jour, de nouvelles expressions fleurissent sur la toile ou dans la bouche de petits comiques.

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Par exemple, parmi les dernières expressions sorties et complètement méconnues, on peut retrouver « ressembler à une merguez fossilisée » pour une personne laide, « avoir la bouche en sucre rose » pour encenser quelqu’un, « avoir un air de glaçon endeuillé » pour quelqu’un de sinistre, « avoir pris une overdose de camomille » pour ceux qui n’ont pas assez dormi, ou encore « ressembler à un flan-vanille sans vanille » pour parler de quelqu’un qui n’a pas bonne mine.

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Pourquoi pas vous, à l’origine des idiotismes de demain ?

       

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Ielenna
 
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