
le GENRE ÉROTIQUE par LorianO
Si les scènes érotiques et sexuelles ont toujours existé dans la littérature (oui, même dans la Bible ! Une partie, qui s’appelle « Cantique des Cantiques », est un texte érotique), les choses deviennent plus difficiles lorsque l’on tente de définir la littérature érotique à proprement parler. Il s’agit, tout d’abord, de la différencier de la littérature générale, qui peut contenir des scènes érotiques, et ensuite, de la distinguer de la littérature pornographique.
Tout d’abord, attardons-nous sur les définitions du Larousse du terme « érotique » :
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Relatif à l'amour ; qui traite de l'amour
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Qui évoque l'amour sensuel, les plaisirs sexuels et incite au désir sexuel ; voluptueux, licencieux
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Qui traite de sujets sexuels, qui fait appel à l'érotisme
Dans ces définitions, on retrouve plusieurs notions : celles de plaisir et de désir sexuel, mais également d’amour. En général, lorsque l’on parle de « littérature érotique », on va plutôt s’appuyer sur la deuxième définition : elle a pour but d’éveiller le désir sexuel chez le lecteur en « évoquant » les plaisirs de l’amour…
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Comment différencier la littérature érotique de la littérature générale ?
Comme les scènes de sexe ne sont pas limitées à la littérature érotique et qu’on les retrouve aussi dans les romans de littérature générale, comment faire la différence entre les deux ? À partir de quel moment un roman (ou une nouvelle, peu importe) peut-il être qualifié d’érotique ?
Eh bien, c’est un peu difficile à déterminer.
Tout d’abord, la littérature érotique, elle, insisterait plus sur la partie physique et sensuelle de l’amour, et pas seulement sur les sentiments et la partie intérieure, psychologique.
Mais, techniquement, à partir de combien de scènes de brioche, de quel degré de description bascule-t-on dans le genre ? Ce point-ci est subjectif, tant en fonction des personnes (nous n’avons pas tous la même sensibilité) qu’en fonction des époques : quand Flaubert publia Madame Bovary, il lui fut intenté un procès pour obscénité, et Zola a été qualifié de pornographe après la parution de Thérèse Raquin. On voit donc que les mentalités évoluent avec le temps, et que ce qui peut choquer à une période va très bien passer à une autre.
Comment différencier la littérature érotique de la littérature pornographique ?
Comme à la question précédente, la réponse sera : c’est difficile à déterminer. Cela dépend une fois encore de la sensibilité du lecteur et de l’époque.
Ce qui peut aider à tracer une limite, c’est le fait que l’érotisme est censé avoir un intérêt artistique et esthétique, contrairement au pornographique, dont l’unique but est de montrer l’acte sexuel. En littérature, cela voudrait dire qu’un roman érotique serait un roman, avec une intrigue, contenant des scènes de sexe, tandis qu’un roman pornographique serait axé sur les scènes sexuelles, au détriment de l’intrigue.
Le roman érotique est également décrit comme utilisant des termes moins crus, des descriptions moins obscènes, de l’acte sexuel, qu’un roman pornographique. Mais, encore une fois, cette notion est subjective, car ce qui va sembler obscène à une personne peut l’être beaucoup moins pour une autre.
Néanmoins, on peut retrouver cette différence dans leur étymologie : là où « érotique » vient du grec « eros », qui veut dire « amour » ou « désir sexuel », « pornographique », vient à la fois de « graphos », écrire, et de « pornê », qui veut dire « prostituée » - c’est donc, littéralement, écrire la prostitution (même si son emploi avec le temps a pris un sens plus large, en englobant la sexualité de manière plus générale). Néanmoins, le terme « pornographie » est connoté de manière plus taboue et transgressive que « érotique », même si aujourd’hui la loi n’est plus aussi intransigeante à son sujet.
Pour conclure
Il est donc bien difficile de donner des limites claires à la littérature érotique, que ce soit par rapport à la littérature générale, ou par rapport à la littérature pornographique, même si quelques points permettent d’entrevoir les délimitations. La réponse dépend à la fois des époques et des sensibilités et interprétations personnelles.
La seule chose dont on peut être sûr, c’est que la littérature érotique parle d’amour sous sa forme émotionnelle, mais aussi charnelle !
Sources :
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La littérature érotique (Au féminin)
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Dictionnaire historique de la langue française, sous la direction d’Alain Rey, Le Robert.
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