

A series of unfortunate events
par Matt'
A Series of Unfortunate Events est une série adaptée de la saga des Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire, écrite par Lemony Snicket. Cette saga a bercé mon enfance et sans doute celle de nombreuses autres personnes (toi peut-être) et c'est donc naturellement que je suis allée regarder l'adaptation sur Netflix dès que j'ai eu l'occasion.
De quoi ça parle ?
Tu as peut-être entendu parler de cette saga, ne serait-ce que parce qu'avant la série, un film a été tiré des trois premiers livres (mais si, avec Jim Carrey, je suis sûre que ça te rappelle quelque chose !). Mais bon, un petit résumé s'impose. Cette saga se compose de treize tomes, rien que ça. Elle est centrée sur les aventures des trois orphelins Baudelaire, Violette, Klaus et Prunille (Sunny en VO, mais ayant lu tous les bouquins en français, je préfère Prunille), respectivement quatorze, douze, et moins d'un an pour la petite dernière. Dans le premier tome, on apprend que leurs parents viennent de mourir dans un incendie et que donc, ils n'ont plus ni famille, ni maison. Mais leurs géniteurs, parce qu'ils sont sympas, leur ont tout de même légué une immense fortune.
Comme ce ne sont encore que des enfants, il faut bien quelqu'un pour s'occuper d'eux... et c'est là que les orphelins se retrouvent chez le Comte Olaf, soi-disant un membre de leur famille, qui en plus d'être une personne détestable (le mot est faible), est prêt à tout pour mettre la main sur la fortune des Baudelaire.
Si dans le premier tome, les orphelins sont recueillis par le comte Olaf, ils vont ensuite, dans chaque tome, être promenés de tuteur en tutrice, des membres toujours plus lointains de leur grande famille, dans des endroits toujours plus glauques et mystérieux. Le comte Olaf, éternellement à leurs trousses, va essayer, dans chaque tome, de les retrouver et de s'arranger pour récupérer leur argent, flanqué de sa troupe de théâtre qui ne fait pas vraiment du théâtre mais des magouilles douteuses.
En même temps, chaque nouvel endroit et chaque nouveau/nouvelle tuteur/tutrice sera l'occasion pour les orphelins d'en découvrir un peu plus sur le mystère qui plane autour de la disparition de leurs parents. Ils seront aidés par leurs capacités hors du commun – Violette, à inventer des tas de choses, Klaus, à lire énormément et Prunille, à mordre tout ce qui l'approche d'un peu trop près. Malheureusement, le comte Olaf, aussi ridicule qu'il paraisse, a pour lui sa ténacité et ses plans farfelus ainsi que ses déguisements qui trompent tout le monde sauf les Baudelaire.
En parallèle, on fait la connaissance de Lemony Snicket, le narrateur de l'histoire, qui cache aussi quelques mystères pas tout à fait sans rapport avec ceux des Baudelaire.
Bon, si je ne t'ai pas perdu jusque-là, tant mieux.
Pourquoi c'est une série merveilleuse ? (Ceci est un avis tout à fait objectif, bien entendu)
L'ambiance
Je crois que l'un des premiers trucs que j'ai retenus et qui me vient en tête, quand je repense à cette série, c'est l'ambiance. Bien sûr, cette ambiance est déjà présente dans les bouquins, un mélange de gothique, d'absurde et de loufoque, le tout avec une plume empreinte d'humour noir, d'ironie et de sarcasme. Eh bien, j'ai été surprise de retrouver tout cela dans la série. Les décors jouent pour beaucoup dans l'instauration de cette ambiance un peu sombre mais aussi farfelue. Je pense à chaque nouvelle demeure des orphelins, et notamment au décalage entre la maison du comte Olaf au début et à celle de sa voisine, qui se prend d'affection pour les orphelins. La maison du comte Olaf est évidemment représentée comme un vieux manoir complètement délabré et lugubre, plein de rats, de monceaux de vaisselle et de crasse, tandis que celle de la gentille voisine ressemble à la parfaite petite maison résidentielle où tout va bien dans le meilleur des mondes. Le décalage est saisissant et très drôle. Les maisons suivantes sont toutes aussi surprenantes, mais je ne vais pas tout vous dévoiler non plus. En tout cas, une attention particulière a été donnée aux décors et ça se ressent.
Autre chose qui participe à l'ambiance, je pense, ce sont les costumes. Un soin tout particulier est apporté aux nombreux déguisements du comte Olaf, évidemment, avec des résultats parfois savoureux. Sa troupe de théâtre n'est pas en reste non plus. Même ceux qui sont vêtus de manière un peu plus classique vont vous régaler.
Enfin, les chansons ajoutent une touche exquise (rien que ça) à l'ambiance, notamment la chanson de chaque début d'épisode (qui change en fonction des lieux). Je pense aussi à la chanson « It's the count » pleine d'humour et dont je suis totalement fan (et c'est un bon moyen d'être introduit au personnage). Je ne me rappelle pas s'il y a des chansons dans les livres, même si c'est bien possible. En tout cas, ça donne un aspect complètement déjanté à la série, que j'adore. Quant à la musique, elle m'a moins marquée mais je trouve qu'elle participe au ridicule de certaines situations et qu'elle est donc appropriée.
Les acteurs/personnages
Bon, là, je suis une fan inconditionnelle du comte Olaf, donc je ne vais pas être très objective, mais l'acteur est excellent (pas comme le comte lui-même) (si vous voulez le casting, vous pouvez le chercher sur internet, je vais pas tout faire pour vous quand même). Les tons, les accents qu'il est capable de prendre, ses expressions faciales, bref, je le trouve très bon. Il représente exactement le comte Olaf comme je l'imaginais : ridicule et pourtant si tenace et inquiétant (pour les adultes, du moins). Mention spéciale au déguisement en femme dans la scierie qui est tout simplement... parfait.
J'aime bien les acteurs qui incarnent les Baudelaire aussi, même s'ils m'ont moins marquée qu'Olaf (il y a de quoi). J'aime le contraste qu'ils offrent avec tous les adultes qui sont, pour beaucoup d'entre eux, complètement stupides, ou à côté de la plaque, ou ridicules, ou tout ça à la fois.
Hormis ces derniers, vous retrouverez une galerie de personnages hauts en couleurs (coucou Poe, Montgomery, Joséphine et j'en passe) interprétés avec brio (je le disais, objective donc).
L'humour et le comique de répétition
C'est l'une des choses que je préfère dans la saga des Orphelins Baudelaire, et je trouve que l'on retrouve tout cela dans la série.
Bon, déjà, parce qu'ils ont conservé le narrateur, Lemony Snicket, qui est aussi l'un des personnages de la saga. C'était aussi le cas dans le film mais là, on le voit clairement, il fait partie intégrante de l'histoire. Et si au début j'étais un peu méfiante, parce que ça me semblait pas forcément une bonne idée... en fait SI. Ses commentaires sont savoureux, énoncés d'un ton pince-sans-rire, reprenant des formules des livres, bref, on se marre.
L'humour est vraiment central dans la série. Les traits sont forcés, Olaf devient grotesque, on joue beaucoup sur le ridicule. On est très loin du côté un peu dramatique du film, l'angle est complètement différent. Personnellement, je trouve que cela correspond mieux à l'univers du livre, mais la question n'est pas là : grâce au jeu des acteurs, grâce au ton employé, aux répliques, aux situations, on rit beaucoup (si si).
Le comique de répétition est particulièrement réussi. Alors certes, le revers de la médaille, c'est que cela peut en devenir répétitif (même si c'est le principe, on est d'accord) et ennuyeux. Mais si parfois ça l'était un peu dans les livres, et que ça traînait, je trouve que ça passe mieux dans la série. Revoir le comte Olaf et sa troupe, à chaque fois dans de nouveaux déguisements, et l'échec des autres adultes pour aider les Baudelaire, est vraiment drôle, on en vient à attendre chaque nouveau déguisement/chaque nouvelle situation avec impatience pour voir jusqu'à quel point va le grotesque.
Je pourrais encore vous parler de cette série, de l'adaptation, des différences entre le film et la série, les comparer avec le livre... pendant un long moment. Mais je ne suis pas là pour ça. Comme vous avez pu le comprendre, je suis devenue complètement fan de cette série. Je pense qu'il n'y a absolument pas besoin d'avoir lu les livres pour l'apprécier. Pour l'instant, il n'y a que la saison une qui est sortie, mais la deuxième arrive bientôt. J'espère en avoir tenté certain.e.s !

Sources
Cet auteur a aussi rédigé


