
Detroit Become Human
Yuyu
« T’as l’air humain, tu as une voix d’humain, mais t’es quoi exactement ?
— Je suis tout ce que vous voulez, Lieutenant. Votre partenaire… votre copain de comptoir… ou juste une machine… conçue pour accomplir une tâche. »
Les robots qui agissent comme des humains, ça peut être effrayant. On a peur qu’ils nous remplacent. Qu’ils fassent mieux que nous. Qu’ils nous surpassent.
Detroit : Become Human, le pitch
Detroit : Become Human est un jeu PS4 franco-américain développé par Quantic Dream, qui se déroule dans un monde futuriste où les androïdes sont partout. Dans les commerces, dans les maisons, dans la ville ; ils sont vendeurs, assistants, au service des humains. Ils obéissent au doigt et à l’œil. Enfin… jusqu’à maintenant ? Il peut arriver que certains androïdes dysfonctionnent et n’obéissent plus à rien : ce sont les déviants. Fort heureusement, la police est là pour les arrêter. C’est là que vous intervenez.
Vous jouez trois personnages à tour de rôle :
– Connor est le prototype d’androïde le plus avancé de CyberLife. Son travail est d’enquêter et de négocier avec les déviants, afin de les arrêter. Pour cela, il assiste le Lieutenant Hank Anderson, loin d’être ravi d’avoir un tas de ferraille comme partenaire et il vous le fera bien savoir. Pourtant, vous devrez tâcher de travailler ensemble, afin de découvrir ce qui se trame à Détroit. Pourquoi y a-t-il de plus en plus de déviants ?
– Markus est l’androïde qui s’occupe du célèbre peintre Karl Manfred, en fin de vie. Il est simplement là pour le servir, mais Karl le traite presque comme son propre fils, lui posant des questions afin de le faire réfléchir sur sa condition de machine. Que se passerait-il si un androïde avait conscience de sa propre mortalité ? S’il trouvait un moyen d’accéder au libre-arbitre ? Chercherait-il la liberté ou alors à se révolter contre ses créateur·ice·s ?
– Kara est une androïde d’intérieur, chargée de s’occuper de la maison d’un père célibataire, loin d’être un modèle pour sa fille. Son devoir est également de veiller sur la petite Alice. Et pour réussir cette tâche, le mieux est peut-être encore de l’éloigner d’ici, non ? Le lieu n’est pas idéal pour élever une enfant, même en tant que machine, elle le sait bien. Mais que pourrait-elle bien faire ? Continuer de se conformer aux désirs de son maître ou se rebeller ?
Durant votre aventure, vous devrez obéir aux ordres, car c’est votre rôle en tant qu’androïde. Il se peut que vous vous fassiez parfois maltraiter, mais, hormis le dommage matériel, ce n’est pas grave. Vous n’êtes qu’une machine, vous ne pouvez rien ressentir. N’est-ce pas ?
« Parfois, je me dis que tu as plus d’humanité que la plupart des humains… »
La mécanique du jeu est simple : le moindre de vos choix, de vos actions, aura des conséquences sur l’histoire. Est-ce que vous allez à droite ou à gauche ? Est-ce que vous ouvrez ou non le tiroir ? Quelles questions préférez-vous poser ? C’est à vous de voir. À la fin de chaque chapitre, une arborescence se dessinera, vous montrant le chemin que vous avez décidé d’emprunter, laissant le mystère sur tous les autres possibles. Cela ne dépend que de vous, de vos dialogues, de vos réussites aux QTE (gameplay consistant à appuyer rapidement sur des touches pour réaliser des actions). Si vous échouez à une scène, la suivante sera sans doute différente. Si vous avez oublié d’analyser un objet, vous ne pourrez pas revenir en arrière. Il faudra faire avec. Ou sans.
Direction artistique
– les visuels des personnages ont été créés par capture de mouvement. Cela signifie que des acteur·ice·s ont joué devant des caméras avec des marqueurs collés sur leur corps et leur visage, afin de capturer leurs mouvements et leurs expressions le plus justement possible et les retranscrire ensuite en 3D. Ainsi, nous pouvons ressentir une réelle humanité venant des personnages, même des androïdes, paradoxalement. Les mouvements sont fluides, naturels, rendant les cinématiques plus intenses ;
– les décors sont basés sur des lieux réels de Détroit, redessinés dans un style plus futuriste. Les lieux sont construits jusque dans le détail : la moisissure sur les murs, le reflet des rayons du soleil, la froideur de la neige contre la peau, l’humidité de la pluie qui imprègne les vêtements ;
– la musique a été travaillée avec soin. Les trois protagonistes ont chacun·e leur propre bande sonore, réalisée par trois compositeur·ice·s, afin de souligner la personnalité de chacun·e. Durant les scènes, la musique s’adapte à la situation, aux émotions souhaitées, à la tension. Nous ressentons les événements comme si nous les vivions ;
– le point de vue est à la troisième personne et, pourtant, on observe chaque scène avec le regard de notre personnage. L’analyse de l’environnement dans les yeux de l’androïde est logique au gameplay, la vue se brouille et les bruits deviennent lointains suivant l'environnement. Les plans rapprochés nous permettent de mieux nous investir émotionnellement, de ressentir les tremblements, le mouvement avec le joystick, la violence des coups avec la manette ou l’agitation de la caméra. C’est un jeu narratif qui alterne très bien avec la dimension cinématique, sans oublier la dimension gameplay qui peut parfois manquer dans ce genre de jeu.
Mon avis perso
J’aimerais pouvoir rejouer à Detroit : Become Human comme si c’était la première fois. Ne pas savoir ce qui m’attend. Découvrir l’importance de certains choix que je pensais mineurs. Et pourtant, après avoir recommencé le jeu cinq fois, je peux vous affirmer qu’il s’agissait de cinq parties différentes. Certes, les moments importants reviennent, je connais d’avance les dilemmes, mais l’arborescence est si gigantesque que chaque chemin est bien distinct et aura un impact différent d’un autre. Sauver un personnage, le sacrifier, aller à l’encontre d’un ordre ; nous avons une réelle influence sur notre destin. Oui, la fin était à chaque fois différente. Et je n’ai pas encore tout découvert.
Mon conseil : jouer en plusieurs sessions. Juste pour voir Chloé, l’androïde du menu principal, et discuter avec elle. Elle a souvent des remarques très intéressantes.
Et vous, quels seront vos choix ? Quel chemin déciderez-vous de prendre ? Qui serez-vous, à la fin ? Rendez-vous sur le site de Quantic Dream pour le découvrir.
« Moment de vérité. Suis-je un être humain… ou juste une machine ? »
Yuyu
